Crise sanitaire : le nombre d’autoentrepreneurs en forte croissance
Paradoxalement, le nombre d’auto-entrepreneurs en 2020 a connu une croissance fulgurante malgré une situation économique très fragile. Cette situation n’est pas inédite puisque souvent en période de crise, le nombre de sociétés créées explose.
Une situation paradoxale
Plusieurs raisons expliquent cette situation paradoxale. Tout d’abord, la crise sanitaire a engendré une contraction des embauches. Par conséquent, une partie des nouveaux auto-entrepreneurs s’explique par un effort d’adaptation des Français à cette situation économique tendue.
Peu coûteuses et simples à créer, les microentreprises représentent donc une alternative pour répondre aux contractions cycliques de l’économie. En effet, en période de crise, l’indicateur de création d’entreprises aux microentreprises a tendance à exploser puisqu’un certain nombre de salariés qui étaient jusqu’alors installés dans leurs entreprises se retrouvent sans emploi du jour au lendemain. Tandis que certains persistent à rechercher du travail en bénéficiant des allocations dommage, d’autres préfèrent se lancer dans une carrière en indépendant.
La crise sanitaire : une source d’opportunités pour les auto-entrepreneurs
La crise sanitaire a engendré des opportunités justifiant la création d’une nouvelle activité en qualité d’auto-entrepreneur. Par exemple, les commerces non essentiels ont dû être fermés une bonne partie de l’année pour limiter les risques de propagation du virus. La fermeture n’étant pas soutenable économiquement, ces commerçants ont eu recours à la livraison à domicile pour poursuivre leurs activités et limiter les pertes économiques. Ainsi, plutôt que d’ouvrir des postes de livreurs dans un contexte peu propice à la création d’emploi, ces commerçants ont plutôt opté pour la sous-traitance.
Nous avons donc d’un côté une activité croissante de livraison de produits à domicile, et de l’autre côté, des personnes en recherche active d’emploi. La procédure de création d’une micro-entreprise étant simplifiée, de nombreux particuliers se sont lancés dans cette activité en qualité d’auto-entrepreneur. C’est pourquoi le secteur de la livraison contribue à lui seul à près de 16 % de nouvelles entreprises dans cette branche.
Une attention particulière vis-à-vis de la protection sociale
Bien que l’entrepreneuriat présente de nombreux avantages, il est impératif de contrebalancer ces aspects positifs avec des éléments moins évidents à l’exemple de la protection sociale.
En effet, l’autoentrepreneur est plus exposé aux risques d’une faible protection sociale que la crise sanitaire n’a fait que souligner. Par exemple, les indemnités d’arrêts maladie sont conditionnées à des niveaux de revenu minimum sur les 3 dernières années d’exercice. En pleine crise sanitaire, ces niveaux de revenu minimum ne sont pas forcément toujours atteints malgré les aides exceptionnelles versées par le gouvernement.
Des mesures ont néanmoins été prises depuis quelques années pour améliorer les conditions des micro-entrepreneurs à l’exemple de l’allocation chômage des travailleurs indépendants, bien qu’elle soit encore très restrictive et peu accessible.